05/12/2022

Nous avions convenu d’un prix raisonnable et ma psychanalyste m’avait demandé de proposer une autre forme participation pour m’acquitter de mes séances. J’ai donc commencé à dessiner.
Un dessin par semaine pour payer en partie mon analyse.
Ce dessin – le troisième – a été un tournant dans cette série, dans ma pratique et dans ma thérapie.
J’ai notamment trouvé un thème et une liberté nouvelle en me mettant à dessiner ce souvenir-image sorti directement de mon inconscient.
Je suis sortie d’un carcan graphique et je me suis mise à profiter de cette pratique hebdomadaire pour essayer de nouvelles techniques, de nouveaux types de traits, de nouveaux sujets, sans autres pression que la recherche du moyen le plus adapté pour mettre en image des bribes de mon inconscient ou de ma parole. J’ai beaucoup progressé.
Mais surtout ces dessins sont devenus des éléments à part entière dans ma thérapie, il me servent à penser, à formuler, à représenter et tels des rêves, certains proposent des détails ou des envolées qui deviennent des supports de travail inconscient.

Celui-ci est un souvenir recomposé. Il y avait dans notre jardin un mur en parpaing qui le séparait d’un terrain vague, dans ce mur il y avait un trou, très bas, au ras du sol sous le cerisier. J’ai le souvenir un peu flou que nous avons discuté ma sœur et moi avec une petite fille qui se trouvait de l’autre côté du mur. Le souvenir que j’ai du contenu de notre conversation n’est pas réaliste car nous étions sans doute plus jeunes dans la réalité que dans ma représentation. Un immeuble jaune sur lequel nous avions une vue imprenable a remplacé le terrain vague et le trou a disparu.
Ce trou dans le mur a, dans les mois qui ont suivi ce dessin, symbolisé différentes perspectives : l’enfermement, la fuite, le dehors, l’espoir, l’infini des possibles, il a même brillé par son absence quelques mois plus tard dans un autre dessin.

 

Souvenir - Le trou dans le mur du jardin

Crayon sur papier Canson – 21×15